mardi 8 juillet 2014

Contes et légendes de Melin : Une terrible découverte.

Le lendemain matin une belle surprise nous attendit. Un petit mot de Gantrenard qui nous demandait de nous rendre aux Ecuries du Gobelin écrabouillé afin d’aller récupérer quelques présents pour nous remercier de notre aide. Daverin Hosk propriétaire des lieux se fit fort aimable et nous refila cinq canassons et un poney.  Je laissais les chevaux aux autres qui se demandaient pourquoi il n’y avait que cinq canassons pour nous six. Mais comme j’étais venu ici avec « Fortune», le problème était réglé et  j’embarquais le poney pour Fijit. Peut être que l’un des nôtres n’était pas celui qu’attendait Gantrenard. Bah, après tout cela ne me concernait pas pour l’instant…

Et comme si cela ne suffisait pas, on nous manda auprès de Madame la maire Kendra Deverin qui nous félicita pour nos exploits des précédents jours. Elle nous expliqua qu’à partir de ce jour nos nuitées et nos repas seraient aux frais de la bourgade. Si on ajoutait à cela la solde que nous avait promise Ciguë en attendant ses renforts, tout allait dans le meilleur des mondes. Notre obligation se limitait à quelques rondes journalières et quelques tours de gardes nocturnes aux portes du village.



Je rencontrai aussi Ameiko Kaijitsu qui tenait l’auberge du Dragon rouillé, mais d’après Deivon cette dernière ne parlait que très peu de son frère. Je préférai aborder avec elle l’art du Shamisen car j’avais appris qu’elle en jouait elle aussi. Comme elle se déclara débutante, je lui proposai de lui enseigner quelques petits trucs à l’occasion.

Le soir, je fis mon tour de garde en compagnie de Léomar qui avait loué mes services de conteuse. Etrange personnage qui s’avérait en fait plus curieux que les autres. Je lui proposai de lui narrer un classique des contes de Varisie mais ce dernier voulut que je lui conte ma propre histoire. Sinon rien ! Finalement ce Shoanti se montra plus malin que ce que je pensais. Je lui racontai ma jeunesse et une partie de mon passé, occultant évidemment ce qu’il n’avait pas à savoir. Il sembla satisfait et à son tour me fit quelques confidences. Il appartenait à un groupe de chasseurs du Bois des Cendres nommées les Flèches Noires. Chaque année ils se retrouvaient pour une grande chasse ou une grande fête, un truc dans ce genre. En attendant, Léomar était venu à Pointesable pour y vendre ses peaux.

Le lendemain, je décidais de présenter Brodert Quink à mes nouveaux amis. Nous allâmes le retrouver au pied du vieux phare. J’avais déjà assisté à la scène. Brodert était en transe expliquant à tous que ce monument antique était quasi parfait et devait être bien autre chose qu’un simple phare.

Les ruines Thassiloniennes mesuraient une quinzaine de mètre de haut mais devait en faire bien plus  à l’origine. Quink nous parla des sept royaumes et de sa conclusion : cet édifice pouvait servir de poste frontière, ou être tout simplement une arme comme un gigantesque canon. Ses parois quasi lisses, taillée dans une roche peu friable, étaient noircis comme si d’énormes flammes les avaient léchées. A l’évocation possible d’une attaque de dragons, j’eus quelques petits frissons…
Mais là aussi les runes étaient indéchiffrables et je ne savais comment avancer dans ma mission.

De son côté Ciguë n’arrivait à aucune conclusion sur la profanation du cimetière et lorsque nous l’interrogeâmes sur la disparition de Nualia ou sur le départ en fanfare de Tsuto, il ne nous apprit pas grand-chose de nouveau. Pourtant avec Deivon, nous étions de plus en plus persuadé qu’il y avait un lien avec ces deux là ! La journée n’apporta rien de nouveau à nos recherches, pister ces créatures semblaient forts vains d’après Léomar.

Le lendemain matin, Béthéna Corwin la servante du Dragon rouillé les alerta de la disparition d’Ameiko. Elle avait retrouvé une lettre de Tsuto l’invitant à se rendre à la verrerie en plein milieu de la nuit précédente. La jeune halfeline était très inquiète. Nous nous rendîmes de suite sur les lieux et après une inspection rapide des alentours qui ne donna rien, nous décidâmes d’entrer par effraction. Je crochetai la serrure d’une porte annexe pour nous faufiler à l’intérieur. Très rapidement nous comprîmes que des gobelins, une dizaine, occupaient la fonderie et qu’ils passaient leur temps à vandaliser les lieux après avoir tué ses occupants. Nous leur tendîmes une embuscade dont aucun ne réchappa après un vaillant combat. J’en occis deux tandis qu’Haggard et Raddagar firent grande preuve de leur qualité de combattant. Sur place nous comptâmes quatre cadavres d’ouvriers et assis sur une chaise,  du verre fondu sur le visage, le corps sans vie de Lonjiku Kaijitsu. Visiblement le fils s’était vengé de son père, mais aucune trace d’Ameiko. L’un des gobelins avait tenté de filer au sous sol et nous décidâmes de nous y rendre. Nous y trouvâmes la jeune fille captive et inconsciente mais en bonne santé. Et dans une pièce adjacente son demi-frère, endormi et cuvant visiblement une grande quantité d’alcool.

La situation pouvait semble cocasse si il n’avait pas été en possession d’un étrange document où il décrivait la future invasion de la ville par des gobelins de Pic-Chardon. Ces derniers semblaient visiblement dirigés par d’autres créatures avec à leur tête une sorte de démone succube qui s’avérait être Nualia. Elle-même était au service de Lamashtu, la Mère des monstres, divinité chaotique qui prônait la destruction des humains et autres races civilisées !
Si on ajoutait à cela la découverte dans ces sous sols d’un tunnel qui s’enfonçait dans les profondeurs de la terre, tout cela n’occurrait rien de bon  pour la suite…


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